Les mules en 1939/1945

nous souhaitons évoquer le rôle de ces animaux et les défis auxquels sont confrontés ceux qui s’en occupent durant cette période , dans le Marensin.

Les mules ont été réquisitionnées par l’armée française puis par l’armée allemande. En août 1944 dans la panique la plus totale des soldats Allemands de l’arrière garde en ont « empruntés » lors de leurs replis.

Elles étaient importantes dans les Landes, elles participaient aux transports, aux tâches agricoles, au développement rural. Elles étaient dressées, dociles et résistantes, elles répondaient à la voix. Chaque muletier connaissait ses bêtes car chacune était différente. Ils en prenaient soin et savaient les soigner. « Les mules sont intelligentes et obéissantes, ils ne leur manquent que la parole » dixit un ancien.

C’est un capital qu’il fallait protéger, aussi ont été créé des Consorces de mules. Il s’agissait de mutuelles qui remboursaient les soins ou la perte des mules dues à une maladie ou un accident.

Les mules devaient être déclaré en mairie. Durant le conflit elles étaient classées soit pour les travaux forestiers soit agricoles, elles devaient être présentées pour des revues d’attelage à l’occupant. De nombreux équipage : muletier, mules et attelages furent réquisitionnés.

Certains devaient aller en forêt charger des poteaux que les Allemands faisaient abattre par les prisonniers Africains. Ces hommes étaient affamés, mal habillés, ils réclamaient du maïs que les muletiers emmenaient pour leurs animaux « J’en prenais deux grosses poignées que je mettais dans les poches de leur capote. J’avais pitié d’eux, tant pis pour mes bêtes » se souvient l’un d’eux.

En août 1944, des muletiers reçurent l’ordre de charger leurs attelages (munitions, conserves) mais aussi du foin pour les animaux. Ils se rassemblèrent à Magescq avec ceux de Soustons, Azur et Vieux Boucau. Le lendemain ils prirent la route, à l’étape ils étaient surveillés par des soldats armés. Après quelques jours de marche, ils étaient à Onesse-Lahary puis ils traversèrent Bordeaux. A Saint André de Cubezac, ils reçurent l’ordre d’abandonner leurs mules, ce fut un déchirement. Le début du retour ce fit à pied, dans la haute landes des camions d’une entreprise de Soustons les ramenèrent.

En septembre, ils furent avertis qu’ils pouvaient aller les récupérer dans la région d’Orléans.

M O.Caliot maire de Messanges et conseiller général , et M.J.Coureau président d’une coopérative de semences à Magescq organisèrent l’expédition et le voyage en train.

Ils trouvèrent les bêtes dans un immense enclos à Selles sur cher, elles étaient, blessées, amaigries, mal ou plus ferrées, heureusement un maréchal – ferrant était du voyage avec ses outils et de nombreux fers .

 Lors de ces récupérations, des participants reconnurent leurs mules, qui répondirent à leurs appels, ce fut un moment d’intense émotion.

Beaucoup ne retrouvèrent pas leurs bêtes, ceux qui avaient tout perdu furent indemnisés.

La vie repris petit à petit, mais depuis la mécanisation est passée par là.

Sources : Les mules De Madame de Senneville. Bulletin de mémoire en Marensin N° 34 de 2023.Délibération du conseil municipal de Messanges.


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